5 octobre
(GIF) Japon : Donner un élan à la démocratie participative

in Asahi Shimbun*, Courrier International n°831, du 5 octobre 2006.

Introduit il y a dix ans, le référendum d’initiative populaire a contribué à dynamiser la vie politique locale. Aujo...[lire la suite]


14 septembre
(GIF) Mexique : Impossible de sortir du bourbier politique

Gerardo Albarrán de Alba, in Proceso*, Courier International n° 828, 14 septembre 2006.

Felipe Calderón entrera-t-il en fonctions ? La crise des institutions est telle que le pr�...[lire la suite]


24 août
(GIF) "C’est la culture du Hezbollah qu’il faut changer !"...

...estiment deux chercheurs libanais. Dalia Ebeid et Michel Doueyhi in An Nahar*, Courrier International n°825, 24 août 2006.

Il faut certes désarmer le Parti de Dieu. Mais il faut avant t...[lire la suite]


EN ARCHIVES

(GIF) Mexique : Impossible de sortir du bourbier politique

Gerardo Albarrán de Alba, in Proceso*, Courier International n° 828, 14 septembre 2006.

Felipe Calderón entrera-t-il en fonctions ? La crise des institutions est telle que le président nouvellement élu aura bien du mal à trouver une légitimité.

Le Mexique semble s’engager dans la voie qui a coûté la présidence de l’Equateur à Jamil Muhammad en janvier 2000, celle de l’Argentine à Fernando de la Rúa en décembre 2001, et celle de la Bolivie à Javier Sánchez Lozada en octobre 2003. En destituant des présidents démocratiquement élus, la rue semblait, à première vue, vouloir mettre un coup d’arrêt à des processus de normalisation institutionnelle entamés depuis près de vingt ans en Amérique latine. Il s’agissait en fait d’un appel à davantage de démocratie. Aujourd’hui, au Mexique, la mobilisation suscitée par les accusations de fraude électorale pourrait bien aller jusqu’à empêcher l’entrée en fonctions du président, prévue le 1er décembre. Car, même en imaginant que Felipe Calderón [PAN, droite catholique, désigné président le 6 septembre après le recomptage partiel des votes de l’élection du 2 juillet] réussisse à revêtir l’écharpe présidentielle, il est d’ores et déjà probable qu’il aura bien du mal à terminer son mandat de six ans. Alors que d’autres pays d’Amérique latine traversent des crises de gouvernabilité, le Mexique connaît, lui, une crise de la démocratie. La présidence de la République, l’Institut fédéral électoral (IFE) et le Tribunal électoral du pouvoir judiciaire étaient chargés à divers titres d’assurer la normalité démocratique dans la première succession de l’après-Parti révolutionnaire institutionnel (PRI). Aucune de ces institutions n’a été à la hauteur. Le président Vicente Fox a utilisé jusqu’à l’obsession tous les recours possibles et imaginables – pour la plupart illégaux –, non pour soutenir le candidat de son parti, mais pour empêcher l’arrivée au pouvoir d’Andrés Manuel López Obrador dans la mesure où celui-ci faisait planer une menace sur le gouvernement de la République que Fox avait transformé en entreprise. Fox n’a par ailleurs pas hésité à coopter le Conseil citoyen de l’IFE – avec la complicité du PAN et du PRI –, lui imposant des directives au mépris de toute transparence, de toute légalité et de toute impartialité. Quant au Tribunal électoral, il a opté pour le formalisme juridique, ce qui, loin de dissiper les doutes sur la fraude électorale, revenait à donner un certificat d’impunité au pouvoir politique et au pouvoir économique, aussi bien pour cette élection que pour celles à venir.

Les conflits se sont déplacés dans la rue

En résumé, le pays est plongé dans la plus grande crise de gouvernabilité de ces quarante dernières années. Les institutions ne fonctionnent plus et le tissu social est en lambeaux. Pendant plusieurs décennies, le Mexique a connu une gouvernance sans démocratie, et ce système a fonctionné grâce à l’autoritarisme présidentiel qui a caractérisé les soixante-douze ans de règne du PRI. Ce régime de parti unique a cédé la place à une parodie de démocratie, désormais incapable de gouverner, car les partis et les institutions se disputent le pouvoir en privilégiant le clientélisme au détriment des valeurs démocratiques. Faute d’un cadre institutionnel efficace pour les résoudre, les conflits se sont déplacés dans la rue, notamment à Oaxaca [voir CI n° 827, du 7 septembre 2006] et à Mexico [où les partisans du candidat malheureux à l’élection Andrés Manuel López Obrador occupent le centre-ville], et le grand banditisme dépèce un pays qui a renoncé à garantir tant soit peu la cohésion sociale, des emplois correctement rémunérés, une justice impartiale et la sécurité pour tous.

Bien plus qu’un simple drame républicain

Dès lors, les citoyens ne croient plus qu’aucune de leurs institutions politiques puisse satisfaire leurs revendications et, surtout, leurs besoins. Cela se manifeste par la division de l’électorat en trois tiers presque égaux : ceux qui ont voté pour un changement réel dans les relations entre pouvoir politique, pouvoir économique et pouvoir social, incarné par López Obrador ; ceux qui ont voté avec Felipe Calderón pour que rien ne change ; et, enfin, ceux qui ont égaré leurs voix dans l’inertie autoritaire que représente le PRI ou dans des formations politiques qui n’ont aucun programme à proposer mais qui se disputent une partie du budget. On ne peut donc pas reprocher à López Obrador d’avoir critiqué les institutions, tant elles ont fait preuve de leur incapacité à contenir et à résoudre pacifiquement les conflits. Le Mexique se convulse pour ce qui est bien plus qu’un simple drame républicain. La mobilisation postélectorale à Mexico, la violence de la crise politique et sociale à Oaxaca, les assassinats quotidiens dans tout le pays, le discrédit des partis politiques et la méfiance des citoyens envers les institutions fondamentales du pays, voilà qui compromet tout l’équilibre institutionnel de notre système politique.

* Proceso : Crée en 1976 par Julio Schreber García, vieux routier du journalisme mexicain, le titre reste fidèle à son engagement à gauche. Ses reportages et son analyse de l’actualité en font un magazine de qualité. Les enquêtes publiées par Proceso se caractérisent par la qualité de leurs sources et abordent souvent des sujets peu traités par le reste de la presse mexicaine. Son lectorat est essentiellement composé d’universitaires et de fonctionnaires. Le magazine édite aussi une petite revue à 10 000 exemplaires, Sur Proceso, qui vise à informer un public plus jeune.

Pour approfondir la réflexion :

-  De la légalité à la légitimité de la gouvernance, Définition de cinq principes de base pour un enjeu essentiel, Par Pierre Calame

-  Note de lecture : After the Washington Consensus : Restarting Growth and Reform in Latin America, An agenda paying attention to long term issues, John Williamson & Pedro-Pablo Kuczynski ed., Par Catarina Fabiansson.