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8 février
Russie : Bienvenue à Gazpromville
in Corriere della Sera*, Courrier International, n°849, 8 février 2007.
Novy Ourengoï est la capitale de l’extraction du gaz. Dans cette ville nouvelle située au cœur des gisements sib...[lire la suite]
18 janvier
Casse-tête : Que faire du Kosovo ?
William Montgomery, Courrier International (web+), 18 janvier 2007.
S’exprimant dans les colonnes du jounal serbe Danas*, l’ex-ambassadeur américain dans les Balkans affirme que de t...[lire la suite]
Décembre 2006
Chine : A Hong Kong, un morceau de patrimoine disparaît
in South China Morning Post*, Courrier International, n°842-843, 21 décembre 2006
Le ferry, qui pour beaucoup symbolisait Hong Kong, s’est arrêté. L’opinion s’en émeut et le gouver...[lire la suite]
EN ARCHIVES
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Casse-tête : Que faire du Kosovo ?
William Montgomery, Courrier International (web+), 18 janvier 2007.
S’exprimant dans les colonnes du jounal serbe Danas*, l’ex-ambassadeur américain dans les Balkans affirme que de toutes les solutions pour le Kosovo la plus mauvaise est le statu quo actuel.
Montrant une fois de plus son incompréhension de la Serbie, l’Occident a longtemps cru que les responsables serbes étaient prêts à accepter l’indépendance du Kosovo en échange d’une intégration euratlantique, d’aides financières et d’autres "carottes". Il est désolant que certains y croient toujours. Ils ont été désagréablement surpris de voir qu’aucun homme politique serbe n’était résolu à signer l’indépendance du Kosovo parce que cela équivaudrait dans la Serbie actuelle à un suicide politique et historique. Au lieu d’apporter des solutions, les négociations de Vienne et les intrigues politiques (y compris l’élaboration à la hâte de la nouvelle Constitution) ont par contre contribué à rendre de nouveau brûlante la question du Kosovo. L’esprit nationaliste a été réveillé sous une forme plus concentrée et plus forte que jamais depuis la chute de Milosevic. Quelques gages donnés récemment par l’Occident – l’adhésion au programme de l’OTAN, le Partenariat pour la paix – ne vont pas changer grand-chose. La position ferme du Kremlin a perturbé l’équation kosovare. Désormais, il n’est pas tout à fait certain qu’une résolution ouvrant la voie à une indépendance conditionnelle du Kosovo puisse voir le jour au Conseil de sécurité. Les pénibles négociations avec la Russie concernant la résolution sur les sanctions à imposer à l’Iran ont préfiguré ce à quoi l’on pouvait s’attendre. Le moins que l’on puisse dire est que le processus sera plus long que prévu, ce qui renforcera sans doute les pressions nationalistes de deux côtés. Seuls les Etats-Unis s’emploient à trouver à temps une résolution convenable. Washington considère que la décision sur l’avenir du Kosovo est la clé du retrait de la majorité des soldats américains des Balkans en vue de leur redéploiement là où l’on a davantage besoin d’eux. Et plutôt cela se passera, mieux ce sera. L’autre souci concerne le risque d’émeutes des Albanais du Kosovo, au cas où leur but principal, l’indépendance, serait remis en cause. Pour l’OTAN et les Etats-Unis, la transformation du Kosovo en une nouvelle zone de tensions, où leurs soldats seraient considérés comme une armée d’occupation et seraient la cible d’attentats, serait un vrai cauchemar. Depuis la création de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), les extrémistes albanais ont utilisé la violence comme un moyen de lutte. En plus des actes de violence commis au Kosovo, ils ont proclamé la lutte armée dans le sud de la Serbie ainsi qu’en Macédoine. La Mission internationale des Nations unies au Kosovo (MINUK) a été déjà prise pour cible. Il n’est pas difficile d’imaginer une montée importante de la violence. La question cruciale reste alors : que faire au cas où le Conseil de sécurité n’arriverait pas à adopter une résolution satisfaisante. L’un des scénarios possibles mise sur un accord entre les Etats Unis et l’Union européenne (UE) pour contourner les Nations unies et changer d’une manière unilatérale le statut du Kosovo. Bien que cette option ait le soutien des pays qui considèrent que la situation demande une action rapide, d’autres sont plus réservés. Plusieurs pays membres de l’UE insistent sur la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU afin d’assurer la légitimité et la base légale de tout rôle de l’UE au Kosovo. Un autre scénario, plus probable, renvoie à la méthode préférée de l’UE quand il s’agit de faire face aux grands problèmes : différer la solution et la faire traîner. Il est fort probable qu’il y aura une période où la mission internationale sera toujours en place mais sans vrai pouvoir. Toutefois, personne ne sera autorisé à la remplacer. Pendant ce temps, on pourrait continuer à négocier, mais le Kosovo se trouvera dans un vide juridique. Et ce scénario pourrait obliger les Etats-Unis à rester dans les Balkans plus longtemps que prévu. Il y a encore trois ou quatre autres options qui pourraient remplacer l’indépendance totale du Kosovo. La première étant la transformation du Kosovo en protectorat européen qui entrerait dans l’UE au même moment que la Serbie mais après avoir rempli les conditions imposant l’ouverture des frontières, la liberté de circulation, le retour des réfugiés, la décentralisation, etc. Bien que l’UE rejette cette approche, l’adhésion accélérée de la Serbie et du Kosovo serait la meilleure voie vers une stabilité dans les Balkans. La deuxième solution est le partage. Son avantage est qu’elle donne quelque chose à toutes les parties. En tout cas, cette solution comprend un programme de forte décentralisation et des garanties fermes sur la liberté de circulation. Mais cette option n’a jamais été sérieusement considérée. Pour qu’elle se réalise, il faudrait trouver des réponses aux conséquences d’un partage du Kosovo sur la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine. La troisième solution serait la réorganisation du Kosovo en cantons et entités, à l’instar de ce qui existe en Bosnie-Herzégovine. Etant donné le mauvais fonctionnement de ce système, on ne voit pas comme il pourrait marcher au Kosovo. Toutes les solutions ont leurs bons et mauvais côtés, mais la plus mauvaise serait de conserver le statu quo actuel. Cela pourrait entraîner une escalade de la violence, la déstabilisation de la Serbie, la confrontation entre les partis politiques albanais, ce qui serait un grand pas en arrière pour l’ensemble de la région. C’est la raison pour laquelle la transparence doit rester le plus important critère quand il s’agit de l’avenir du Kosovo. Il revient à l’Allemagne, à la tête de l’UE pour six mois, d’aller de l’avant et d’œuvrer de concert avec les Etats-Unis pour une résolution du Conseil de sécurité qui serait efficace et pourrait servir de levier pour agir.
* "Aujourd’hui" a été fondé en 1997 en réaction à la mise au pas de la presse par le régime de Slobodan Milosevic. C’est le quotidien indépendant de référence. Son édition du week-end apporte un riche complément au quotidien.
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