11 mai
Ecosse : Le petit frère veut s’émanciper

in New Statesman*, Courrier International, n°860, 26 avril - 2 mai 2007

Liés à l’Angleterre depuis trois siècles, les Ecossais ne se contentent pas de l’autonomie actuelle. Leur prog...[lire la suite]


19 avril
(GIF) Grèce : Athènes réinvente l’espace balkanique

in Jutarnji List (extraits), Courrier International, n°859, 19 avril 2007.

En mal de partenaires stratégiques européens, la Grèce se tourne vers ses voisins avec l’ambition de devenir l...[lire la suite]


15 mars
(GIF) Irlande du Nord : Petit à petit, l’économie réunifie l’île

in The Guardian*, Courrier International, n°854, 15 mars 2007.

Après les élections du 7 mars, un gouvernement nord-irlandais devrait être formé, le 26, par les unionistes et les national...[lire la suite]


EN ARCHIVES

(GIF) Grèce : Athènes réinvente l’espace balkanique

in Jutarnji List (extraits), Courrier International, n°859, 19 avril 2007.

En mal de partenaires stratégiques européens, la Grèce se tourne vers ses voisins avec l’ambition de devenir le pôle de stabilité de la région. Une occasion à saisir pour la Croatie, estime un quotidien de Zagreb.

Jusqu’à l’entrée de la Bulgarie dans l’Union européenne, cette année, la Grèce n’avait pas de frontière terrestre avec les autres pays de l’UE. Pendant plusieurs décennies, le plus riche et le plus “rodé” des pays du sud-est de l’Europe a été en marge des événements politiques en raison de son isolement géographique. Dès la création de l’UE, des partenariats régionaux se sont constitués, de l’axe moteur Berlin-Paris jusqu’à la coopération étroite entre les pays scandinaves, en passant par le Benelux et les pays méditerranéens, au sein desquels la Grèce a toujours été marginalisée face à l’Italie ou l’Espagne. Entre-temps, une nouvelle génération d’hommes politiques grecs a vu le jour, une génération soucieuse d’affirmer la puissance de son pays en dehors de ces frontières. Mais où ? A l’Ouest, l’espace était occupé par l’Italie ; à l’Est par la Turquie, avec laquelle les relations sont toujours délicates. Il ne restait donc que les Balkans, la région qui devait donner plusieurs nouveaux membres à l’UE. Dans leur cheminement vers l’Europe, ces derniers auraient sans doute besoin de l’aide grecque et de son expérience européenne, s’est-on dit à Athènes. La Grèce a une frontière terrestre commune avec l’Albanie, au nord, dans l’Epire, ainsi qu’une frontière maritime, au large d’Igoumenitsa et de Corfou, dont le potentiel touristique commence à intéresser les investisseurs grecs. De plus, selon des sources officielles, les immigrés albanais travaillant en Grèce envoient annuellement près d’un demi-milliard d’euros dans leur pays d’origine, ce qui contribue à la stabilisation économique de l’Albanie. Les sommes qui circulent sur le marché noir sont au moins égales, sinon supérieures, aux chiffres avancés par les autorités officielles. En Macédoine, qui n’a toujours pas réglé son différend politique avec Athènes au sujet de son nom, la Grèce est le principal investisseur, notamment dans la reconstruction du réseau routier. Depuis que la Bulgarie est entrée dans l’UE, Athènes a développé des relations stratégiques avec Sofia. Traditionnellement, la Grèce a de bonnes relations avec Belgrade et elle suit aujourd’hui la formation du nouveau gouvernement serbe avec une grande attention, en espérant que la Serbie reprendra rapidement le chemin européen.

Chef d’orchestre d’une “symphonie balkanique”

Elle s’inquiète de l’absence de compromis au sujet du statut du Kosovo et considère qu’il faudrait donner davantage de temps aux deux parties. Elle regarde également avec un grand intérêt ce qui se passe en Bosnie-Herzégovine, où elle est présente, avec ses soldats et ses fonctionnaires internationaux, depuis le début de l’application des accords de Dayton [de 1995]. Pour composer ce que le président Carolos Papoulias a appelé un jour une “symphonie balkanique” (ou plus prosaïquement pour devenir le centre de gravité de la région), la Grèce a besoin de partenaires. Elle les a déjà trouvés avec la Bulgarie et la Roumanie, mais elle aspire à élargir sa zone d’intérêts vers l’Europe centrale. Là, elle s’est heurtée à la Slovénie, qui prétendait, avec de bons arguments, être “le pont” entre l’UE et les Balkans. Ancienne République yougoslave, cette dernière est économiquement présente dans toute la région, et reste liée par la langue et les réseaux aux anciens membres de la Fédération. Mais elle a un gros problème : plus les initiatives régionales se multiplient, plus les Slovènes affichent leur volonté de se désengager de la région, jugée trop instable. Reste la Croatie. Depuis 2000, les rencontres bilatérales se multiplient entre les deux pays, notamment dans le cadre du Processus de coopération de l’Europe du Sud-Est (SEECP). C’est le canal par lequel Athènes veut construire “les nouveaux Balkans”, et elle voit la Croatie comme l’un de ses alliés dans ce projet. Athènes et Zagreb, comme les deux pôles d’un espace qui attend toujours une stabilisation durable, pourront exercer une influence bénéfique sur les processus en cours. Notamment celui du nouvel Accord de libre-échange d’Europe centrale (CEFTA), qui va au-delà des Balkans. Ces activités communes, entre Zagreb et Athènes, ne devraient en aucun cas mettre en question les liens tissés par la Croatie avec ses pays voisins d’Europe centrale et l’Italie. Le projet de modernisation du corridor européen X, que cela soit le réseau routier ou ferroviaire, ainsi que le renforcement de la coopération dans le cadre de la construction du futur corridor entre la mer Adriatique et la mer Egée sont dans l’intérêt commun de Zagreb et d’Athènes. Les deux pays partagent aussi le même intérêt stratégique pour installer une fois pour toutes la paix et la stabilité dans la région dont ils sont les deux pôles extrêmes. Une occasion qui doit être saisie malgré les avertissements de ceux qui, à Zagreb, clament qu’“on n’a pas besoin des Balkans”. Car même les Balkans sont en train de changer.

Zeljko Trkanjec, Jutarnji List (Zagreb)