- national and international non-governmental organisations (ngos)
- democratisation of public management
- BOLIVIA
Gouvernance en Bolivie
La gouvernance à l’épreuve de la décentralisation
Dora Ponce : Il existe une contradiction à l’intérieur des parcs nationaux entre le souci de conservation et l’activité existante, qu’elle soit forestière ou pétrolière. Nous avons un gouvernement autochtone mais certains conflits empêchent d’avancer. Le problème pour les autochtones est de pouvoir accéder aux ressources naturelles.
En utilisant le CAG, Dora Ponce arrive à mettre en avant les points suivants : il existe des acteurs sociaux divers et conflictuels ; on est aussi face à l’absence de politique claire sur la protection des parcs nationaux. Les communautés paysannes essaient d’accéder aux ressources naturelles, les environnementalistes pèsent pour le maintien de la biodiversité. On est là face à un manque d’espace pour discuter des questions des aires protégées. Il existe en Bolivie deux formes de gouvernance de la biodiversité. La première est rigide, « top-down » et découle de la Loi 1262. La deuxième, plus flexible et « bottom-up », vient des usagers des aires protégées. La politique de biodiversité est très centralisée et n’inclut pas dans la discussion les municipalités. Le CAG a permis de faire face à la complexité des dynamiques sociales que vivent les politiques de conservation dans un contexte politique très instable.
Dans leur communication, Manuel de la Fuente et Alejandra Ramirez se sont concentrés sur deux villes, Cochabamba et Mizqui, qui illustrent la singularité du processus de décentralisation en Bolivie. Avant la loi populaire de 1994 et celle des municipalités en 1999, les autorités pouvaient décider de tout sans consulter la population, les régions rurales n’avaient pas voix au chapitre.
Cochabamba est le premier exemple proposé par les chercheurs. Cette ville pose problème car elle est très hétérogène. Ce qui fait que dans la ville se superposent trois logiques : au Nord une logique syndicale, au sud une logique citoyenne tournée vers la communauté et au centre une logique individuelle et citoyenne.
Le deuxième exemple, Mizqui, est un cas atypique. Avant les lois il y a avait déjà eu des tentatives de participation populaire. Désormais la loi permet de contrôler le processus par la municipalité avec l’aide d’une ONG. Or, de ce processus sont exclus les habitants des hauteurs. Ils se sont organisés grâce à une autre ONG et ont mis en place un autre plan de développement local.
En conclusion, les deux auteurs montrent que même s’il y a des progrès en termes de décentralisation, il n’y a toujours pas d’homogénéité dans le processus. Ce modèle de gouvernance a été pensé pour des zones rurales et des petites villes. C’est là toute l’importance de la coopération internationale afin d’enrichir ces modèles de gouvernance.