Análisis
Clanisme et factionalisme en Asie centrale
Basés sur des réseaux informels et locaux, des modes de gouvernance qui mettent en échec les théories de la transition
Fecha de redacción de la ficha : Janvier 05
Por Antoine Buisson
Après l’effondrement de l’Union soviétique, les espoirs d’une transition rapide des pays d’Asie centrale vers le modèle européen de libéralisme politique et économique ne manquaient pas. Près de quinze ans après, il n’en est rien et les agences de développement doivent revoir leur copie en prenant (plus) en compte les institutions informelles en tant qu’acteur majeur du jeu politique centre-asiatique. Le factionalisme politique, forme de clanisme moderne fondé sur des groupes de solidarité dotés à l’origine d’une base régionale, se révèle en effet être un frein à la modernisation et à l’institutionnalisation de l’Etat (sur le modèle occidental), ainsi qu’un facteur d’instabilité politique.
La gouvernance, au sens d’art de gouverner, fait référence à des normes, à des règles explicites organisant le fonctionnement de l’arène politique. Focalisées sur les institutions formelles, les théories de la transition prédisaient aux pays ex-soviétiques un passage rapide du communisme au libéralisme économique et politique. Il n’en fut rien en Asie centrale où l’on constate une convergence des trajectoires des cinq républiques vers des régimes autoritaires et simultanément de plus en plus instables. Ces théories ne permettent pas d’expliquer ce processus.
C’est que le jeu politique centre-asiatique fonctionne avant tout selon les règles implicites d’un clanisme ou plutôt d’un factionnalisme politique à base régionaliste. Il s’agit donc d’un autre type de gouvernance qui, pour être compris, nécessite une analyse de cette institution informelle 1.
La faction politique centre-asiatique est une organisation informelle consistant en un réseau d’individus liés par des liens de parenté réelle ou fictive et fonctionnant selon des règles et des codes non écrits 2. Autrement formulé, elle est une açabiyyâ, un « groupe de solidarité » « fondé sur des relations personnelles (généalogiques, matrimoniales, clientélistes ou d’allégeance, etc.)" ; ce réseau est par conséquent perçu par chaque membre comme « une donnée acquise, primaire, et non comme le produit construit d’une stratégie personnelle » 3. Sa spécificité réside dans l’ancrage régional de sa base sociologique. Le facteur ethnique ne joue aucun rôle. On parle ainsi de « localisme » 4 (mahalgerâyî en tadjik, mestnichestvo en russe) pour caractériser ces solidarités politiques locales et régionales.
Loin d’être une réalité statique, cette forme moderne de clanisme est le fruit d’une transformation et d’une adaptation aux contraintes imposées par la colonisation russe et soviétique, et qui continue d’évoluer depuis 1991. Les açabiyyâ existaient du temps des khanats mais avaient essentiellement une base lignagère. D’abord sociale et économique, leur fonction est devenue politique quand s’est brutalement posée la question de l’Etat. L’açabiyyâ est devenue le point de départ pour accéder aux ressources étatiques et au pouvoir.
Par conséquent, la faction politique en tant qu’açabiyyâ ne saurait être perçue comme la permanence d’une société traditionnelle au sein d’un Etat moderne (bureaucratique), mais témoigne de la recomposition de ces réseaux au sein d’un espace politique modifié par l’irruption d’une forme d’Etat moderne importé par les Soviétiques et par les propres pratiques stratégiques des acteurs.
Au vu de l’expérience du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan depuis leur indépendance en 1991, ce type de gouvernance, même recomposé, est un frein à la modernisation et à l’institutionnalisation de l’Etat, et même une source d’instabilité politique.
La recomposition des solidarités politiques en un factionalisme à base régionaliste
Les Soviétiques ont été les principaux agents de la dilution du système tribal et de la recomposition de ses groupes de solidarité sur une base plus large, territoriale. Cette transformation est le résultat de deux phénomènes : territorialisation forcée (collectivisation et découpage administratif de la région en cinq Républiques socialistes soviétiques) et structuration du système politique (du parti) en factions 5.
Pourtant, le but des déplacements de population et de la collectivisation était bien d’atomiser la société traditionnelle en individus autonomes appelés à se fondre dans le moule de l’homo sovieticus. L’échec de cette politique et la survie des açabiyyâ s’expliquent d’une part par la capacité de ces dernières à servir d’organisation pour une résistance passive face à un Etat fort qui les réprime mais ne les détruit pas, et d’autre part par le fait que l’Etat leur a permis d’accéder à des canaux institutionnels de survie et à des ressources 6.
Les Soviétiques n’ont effectivement pas réussi à identifier et à localiser les frontières de ces groupes de solidarité, qui n’étaient pas catalogués et enregistrés par l’Etat bureaucratique comme catégorie statistique, et qui ont ainsi pu être transférés au sein du système des kolkhozes-sovkhozes. L’Etat ne pouvait pas non plus les sanctionner aisément en raison de leurs institutions et pratiques informelles. Enfin l’identité du groupe territorialisé est devenue une base de résistance face à un régime voulant imposer une nouvelle identité, soviétique.
En outre, les institutions créés pour détruire ces solidarités « traditionnelles » leur ont, de façon inattendue, permis de persister et de s’institutionnaliser. Le système des kolkhozes-sovkhozes, gérés directement par les groupes de solidarité et leurs notables, leur a ainsi permis d’accéder aux ressources économiques et au pouvoir politique. Il faut replacer cela dans le cadre de l’administration indirecte des Républiques par les Soviétiques 7. Au lieu d’imposer une élite russe autochtone, Moscou a en effet eu recours à une politique d’indigénisation de cadres russifiés. Ces derniers, pour pouvoir faire carrière au sein d’un Parti dont les structures n’apparaissaient qu’au niveau du district (rayon), devaient prendre appui sur le kolkhoze. A partir de cet échelon local un réseau politique s’est donc développé et étendu aux niveaux du district et de la province, c’est-à-dire des factions politiques structurées sur une base régionale.
Cette organisation informelle va investir l’Etat importé par les Soviétiques et court-circuiter toutes ses institutions (formelles) 8.
L’investissement ou crowding-out de l’Etat par les factions régionalistes
La politique, du temps soviétique comme d’ailleurs encore aujourd’hui, ne repose pas sur l’idéologie ou sur un programme politique mais avant tout sur un accord de répartition du pouvoir et des ressources économiques entre les factions.
Profitant de la politique d’« affirmative action » soviétique, les factions régionalistes ont investi les institutions étatiques sur la base de leurs liens horizontaux (relations de confiance mutuelle entre les membres) et verticaux (liant les élites et les non-élites aux différents niveaux de la société et de l’Etat) 9. Le « localisme » s’exprime ainsi : l’individu qui a réussi à faire carrière en s’appuyant sur les gens de sa région d’origine et à atteindre un poste à responsabilité s’efforce alors de leur « renvoyer l’ascenseur », en recourant au besoin au clientélisme, au copinage et au népotisme. Notons que des accords ont pu intervenir entre factions avec la bénédiction de Moscou 10.
Ensuite, la politique réside dans la négociation entre les factions sur le contrôle des ressources économiques, et l’équilibre opéré et maintenu entre eux par les Présidents républicains. Le néo-patrimonialisme (11) permet à ces derniers et à leur appareil d’entretenir un équilibre clientéliste entre les factions et donc les loyautés nécessaires à la perpétuation au pouvoir de l’élite dirigeante.
Dans un contexte de pénurie économique et de faiblesse de l’Etat central, les factions ont ainsi réussi à court-circuiter les institutions étatiques et à les supplanter de facto pour la distribution des ressources, des emplois et de l’aide sociale. Ce succès tient de ce que les réseaux informels réduisent les coûts élevés des transactions destinées à établir des accords durables dans un environnement marqué par la faiblesse – voire l’absence – d’institutions impersonnelles et par un climat d’incertitude (12) . La confiance et le sens de réciprocité nécessaires à ce genre d’opération sont tissés par les liens particularistes et les interactions répétées des açabiyyâ.
Qu’en est-il au moment de l’indépendance ?
Le factionnalisme à base régionaliste s’est donc institutionnalisé pendant la période soviétique. S’il ne revêt pas les mêmes caractéristiques dans toutes les Républiques d’Asie centrale, il se maintient après leur indépendance en 1991 et régit toujours leur jeu politique.
Cette continuité se comprend aisément du fait du maintien au pouvoir, après une indépendance imprévue et non désirée, des élites soviétisées. Leur culture politique (mentalités et pratiques) produit un effet d’inertie d’autant plus fort que ces dirigeants n’opèrent aucune reconversion intellectuelle. Désorientés et confrontés aux défis de (re)construire un Etat souverain et indépendant, ils leur est plus facile de reproduire le schéma d’organisation sociale et étatique existant.
Les règles du jeu politique post-indépendance pourraient même avoir été fixées avant 1991, à la fin des années 1980, par un accord inter-factionel ayant permis aux régimes en place de perdurer. Ce pacte (13) , véritable stratégie d’alliance entre factions en lutte pour les ressources de pouvoir, aurait été établi dans quatre pays centre-asiatiques sur cinq pour trois raisons majeures. Il répondrait d’abord à une menace extérieure commune aux factions, c’est-à-dire à la vaste campagne de représailles contre les « maffias du sud » – et en fait contre le fonctionnement de l’ensemble de la société – lancée par Moscou après le « scandale du coton » en 1983 (14) . Ce pacte avaliserait ensuite l’équilibre du pouvoir entre les factions politiques concernées (Tashkent-Ferghana et Djizzakh-Samarcande en Ouzbékistan). Enfin, il serait garanti par un leader chargé de redistribuer les richesses et disposant à ce titre de la confiance des factions.
Ces trois conditions n’étaient pas réunies au Tadjikistan où une faction disposait de l’essentiel de pouvoir économique et politique (la faction de Khodjent) et où l’identité régionale prime sur celle de nation. Si la genèse du conflit ne s’explique pas selon le prisme du régionalisme (15), la guerre civile dans laquelle sombre ce pays au printemps 1992 oppose rapidement les factions régionales et aboutit à une redistribution des cartes du pouvoir : c’est finalement la faction de Koulab qui conquiert l’Etat et le gère depuis lors de façon prédatrice, c’est-à-dire sans que sa base régionale ne pâtisse des réformes de modernisation ou de la politique de répression.
Dans les quatre autres Républiques, les solidarités des factions régionales se sont différenciées et, tout en conservant une dimension communautariste, se sont détachées (déterritorialisées) de la région d’origine pour recouvrir d’autres formes d’allégeance, très souvent économiques mais aussi fondées sur les compétences. Un bon exemple est donné par l’Ouzbékistan où le système soviétique a réussi à faire prévaloir une identité ouzbèke sur les différentes identités régionalistes ou autres. Dans cet Etat fort (et policier), la verticale du pouvoir apporte un autre rapport de légitimité (de type logico-bureaucratique) qui tend à supplanter la légitimation locale. Du coup l’Etat commence à se déterritorialiser, le Président s’ingénie à instrumentaliser les luttes entre factions tout en ménageant leurs allégeances et toutes les régions pâtissent des réformes et de la répression.
Il ne s’agit donc pas d’un factionnalisme hégémonique, le jeu politique reposant également sur d’autres dynamiques (ce qui se constate même au Tadjikistan aujourd’hui). Toutefois, que le jeu des açabiyyâ se déroule au sein de l’Etat (Ouzbékistan) ou que ce dernier apparaisse comme un centre à conquérir par une açabiyyâ extérieure (Tadjikistan), le factionalisme politique nuit aux réformes politiques et économiques.
Situation de lock-in
Depuis 1991, la conjonction d’une culture politique soviétisée et de la détérioration des conditions socio-économiques a permis au factionalisme de se perpétuer, voire de se renforcer. En effet, voyant les ressources étatiques diminuer et l’incertitude augmenter, chaque faction cherche à protéger ses intérêts en augmentant sa cohésion. En retour, cette situation empêche la modernisation et l’institutionnalisation de l’Etat, ce qui est visible selon trois critères (16).
Tout d’abord, l’Etat peine à se différencier. S’il y a bien une séparation du religieux et du politique héritée de la période soviétique, la sphère publique est investie par la sphère privée, le système politique reste perclus par les groupes particularistes (açabiyyâ) et la séparation des pouvoirs est prévue par la Constitution mais n’existe pas de facto. La persistance des açabiyyâ contrecarre la construction d’institutions comme les partis politiques, ce qui peut se constater au moment des élections. Ces dernières ne sont pas seulement truquées et l’opposition réprimée, mais les résultats électoraux montrent que le vote est fondé sur le réseau de solidarité. Au Tadjikistan, le Parti Démocratique du Peuple est le parti de la faction du président. En Ouzbékistan, Collins a relevé que seule la moitié des 250 sièges du Parlement furent remportés en 1999 par les partis, le reste par des candidats indépendants soutenus par des réseaux claniques (17).
D’autre part, si différents groupes sociaux sont bien en compétition pour le pouvoir, l’Etat n’arrive pas à s’autonomiser. Certes, il possède des moyens institutionnels spécifiques (bureaucratie civile, appareil judiciaire, armée) et des ressources propres (en dépit d’une politique fiscale le plus souvent déficiente) grâce auxquels il détient le monopole de la contrainte physique légitime sur son territoire. Mais la gestion néo-patrimoniale de l’Etat entraîne des prédations qui empêchent la centralisation du contrôle sur les ressources économiques (même dans le contexte d’économie planifiée ouzbékistanais), ainsi que l’autonomie de l’Etat dans sa politique économique face aux intérêts informels. Ce mode de gestion implique également une grande faiblesse du recrutement méritocratique dans l’administration. Enfin, aucune des cinq Républiques centre-asiatiques n’est un Etat de droit, les puissants étant au-dessus des lois et les citoyens privés à différents degrés de leurs droits élémentaires.
Troisième critère, la faiblesse de l’universalisation des structures sociales et du champ politique ; ce processus permettrait d’organiser et de réguler la compétition politique dans le but de réduire les tensions, d’assurer le consensus social et l’intégration de la société. Or, les relations sociales ne sont pas dépersonnalisées en Asie centrale. Une institution politique clé à cet égard, le Parlement, ne fonctionne pas : véritable chambre d’enregistrement des décrets présidentiels, il n’exerce pas son devoir d’examen de la responsabilité du gouvernement. En outre, les droits individuels sont bafoués, la participation populaire au politique et le développement de la société civile sont limités, voire interdits (Turkménistan), et les solidarités communautaires contraignent l’individualisation des rapports sociaux.
Ainsi, selon Collins (2004), la prégnance du factionalisme politique neutralise aussi bien le volontarisme politique, l’idéologie et les facultés de leadership des élites que les nouvelles institutions formelles, et finit par déstabiliser les régimes en place.
Risque d’instabilité politique et de déstabilisation des régimes en place
Si les pactes entre factions peuvent dans un premier temps permettre la stabilisation d’un régime, au final ils ne permettent ni la démocratisation ni la consolidation de l’autoritarisme et sont sources d’instabilité politique (18).
En effet, les régimes centre-asiatiques sont tous dépourvus de légitimité populaire. Si tant est qu’ils en aient eu au départ (ou à la suite des accords de paix au Tadjikistan), ils l’ont perdu avant tout pour des raisons économiques : le critère d’équité et de celui de justice sociale jouent ici un grand rôle. La patience des peuples est à bout du fait de la détérioration des conditions de vie (plus de la moitié de la population vivant sous le seuil de pauvreté), la croissance des inégalités (écarts ville-campagne et intra-urbains entre une minorité de nantis et le « reste du monde »), la corruption et l’incurie économique dont pâtissent les marchands (le bazar) et les PME (19) , et la déficience de l’Etat dans son rôle de redistribution et de protection sociale. Aux frustrations économiques s’ajoute la frustration politique de ne pouvoir influer sur son destin de quelque manière que ce soit. Ces régimes ne peuvent donc se maintenir qu’en accroissant leur autorité en usant de la force, accroissant d’autant l’attrait des extrêmes pour une minorité grandissante (et jeune) de la population.
Outre le risque de contestation violente (qui s’illustre notamment en Ouzbékistan), la déstabilisation politique peut venir de l’intérieur du système politique, des factions elles-mêmes. Dans un contexte de crise économique aigue comme au Kirghizstan ou en Ouzbékistan notamment, les factions ne se satisfont plus de leurs bénéfices économiques et peuvent vouloir remettre en cause le pacte. C’est une des explications possibles des attentats qui ont eu lieu le 16 février 1999 en Ouzbékistan et un élément à ne pas négliger dans l’agitation récente du pays. Ce facteur a très certainement joué un rôle dans la fameuse « révolution des tulipes » au Kirghizstan.
Conclusion
Nous sommes donc en présence d’une politique clanique de type moderne qui représente un obstacle aux réformes de l’Etat et de l’économie. Acteurs étrangers comme acteurs locaux sont conscients de la situation (les clans étaient déjà dénoncés au Tadjikistan dans les années 1950, le président ouzbékistanais Islam Karimov fait de même dans ses livres). Mais comment réformer ?
Si l’on se réfère à l’expérience européenne, l’Etat moderne n’est pas le produit d’un processus déterministe et évolutionniste mais celui d’une crise du système social traditionnel. Par conséquent, il n’est pas un modèle universel car il prend ses racines dans un contexte politico-culturel précis et daté. Toutefois, la trajectoire et son historique sont riches d’enseignements.
Tout part d’une stratégie d’appel à l’Etat de la part des groupes sociaux en crise. Le processus endogène est primordial : on ne peut évacuer les institutions anciennes, informelles; L’expérience indienne montre qu’elles sont réformables s’ils elles sont elles-mêmes acteurs. Or, comme nous l’avons évoqué, ce processus est déjà à l’Ĺ“uvre du fait de la déterritorialisation de l’Etat, en Ouzbékistan mais aussi au Kazakhstan par exemple. Reste à déterminer les effets d’hybridation produits par la collusion entre endogénéité et exogénéité, à savoir les stratégies d’importation d’un modèle d’Etat moderne universel promues par les acteurs étrangers et certains acteurs locaux.
Bibliograhie
Articles
Collins, Kathleen, « Clans, pacts, and politics in Central Asia », Journal of Democracy, vol.13, n°3, juillet 2002.
Collins, Kathleen, « The logic of clan politics. Evidence from the Central Asian Trajectories », World politics, vol. 56, janvier 2004
Dudoignon, Stéphane, « Une segmentation peut en cacher une autre : régionalismes et clivages politico-économiques au Tadjikistan » in CEMOTI, n° 18, juillet-décembre 1994
Roy, Olivier, « Groupes de solidarité, territoires, réseaux et Etat dans le Moyen Orient et l’Asie Centrale », p. 44 et 42 in Dawod, Hosham, Tribus et Pouvoirs en terre d’Islam, Armand Colin, Paris, 2004
Roy, Olivier, « Les élites politiques en Asie centrale », in Nouveaux Mondes, vol. 4, 1994
Livres
Badie, B., L’Etat importé. Essai sur l’occidentalisation de l’ordre politique, Paris, Fayard, 1992
Migdal, Joel, State in society : studying how states and societies transform and constitute one another, Cambridge University Press, New York, 2001
North, Douglass, Institutions, institutional change and economic performance, Cambridge University Press, Cambridge, 1990
Roy, O., La nouvelle Asie Centrale ou la fabrication des nations, Le Seuil, Paris, 1997
Notas de pie de página
1 North, Douglass, Institutions, institutional change and economic performance, Cambridge University Press, Cambridge, 1990
2 Collins, Kathleen, « Clans, pacts, and politics in Central Asia », Journal of Democracy, vol.13, n°3, juillet 2002. Collins, Kathleen, « The logic of clan politics. Evidence from the Central Asian Trajectories », World politics, vol. 56, janvier 2004
3 Roy, Olivier, « Groupes de solidarité, territoires, réseaux et Etat dans le Moyen Orient et l’Asie Centrale », p. 44 et 42 in Dawod, Hosham, Tribus et Pouvoirs en terre d’Islam, Armand Colin, Paris, 2004
4 Roy, Olivier, « Les élites politiques en Asie centrale », in Nouveaux Mondes, vol. 4, 1994, p.122
5 Roy, Olivier, « Groupes de solidarité, territoires, réseaux et Etat dans le Moyen Orient et l’Asie Centrale », pp. 53-4
6 Collins, Kathleen, « The logic of clan politics. Evidence from the Central Asian Trajectories », 2004, p. 236
7 Roy, O., La nouvelle Asie Centrale ou la fabrication des nations, Le Seuil, Paris, 1997, Chap. V, pp. 141-162
8 Ceci illustre parfaitement la façon dont Etat et société s’influencent mutuellement selon la théorie de Migdal. Cf. Migdal, Joel, State in society : studying how states and societies transform and constitute one another, Cambridge University Press, New York, 2001
9 Collins, Kathleen, « Clans, pacts, and politics in Central Asia », 2002, p.142
10 Ainsi, en Ouzbékistan, les factions de Tashkent et de Ferghana s’allient contre celles de Djizzakh et Samarcande. Au Tadjikistan, la faction de Khodjent s’allie dans les années 1970 à celle de Koulab.
11 Facilitée par l’état de segmentarité de la société, le néo-patrimonialisme est une pratique d’appropriation privative de l’espace politique et des ressources des différents espaces sociaux selon une logique prédatrice. Badie, B., L’Etat importé. Essai sur l’occidentalisation de l’ordre politique, Paris, Fayard, 1992, pp. 23-9
12 North, Douglass, Institutions, institutional change and economic performance, Cambridge University Press, Cambridge, 1990
13 Collins, Kathleen, « The logic of clan politics…", 2004, pp. 237-243
14 Les autorités ouzbèkes, de mèche avec l’entourage de Brejnev, auraient falsifié les chiffres des récoltes de coton pour encaisser des sommes colossales sur des ventes fictives. Des scandales identiques sont apparus à propos de la laine et de la viande.
15 Il faut en effet tenir compte de la lutte intergénérationnelle et idéologique au sein des élites dirigeantes. Dudoignon, Stéphane, « Une segmentation peut en cacher une autre : régionalismes et clivages politico-économiques au Tadjikistan » in CEMOTI, n° 18, juillet-décembre 1994, pp. 73-124
16 On recourra ici aux concepts de la sociologie néo-fonctionnaliste qui, en dépit de sa vision déterministe et évolutionniste de l’Etat moderne de type occidental, garde sa pertinence pour décrire les traits caractéristiques d’une structure étatique à un moment donné de l’histoire. Pour une discussion de cette sociologie, cf. Badie, B., Birnbaum, P., Sociologie de l’Etat, Paris, Grasset, 1979
17 Collins, Kathleen, « The logic of clan politics…", 2004, p. 252
18 Collins, Kathleen, « The logic of clan politics…", 2004, pp. 243-6
19 On soulignera ici l’incurie des réformes du secteur marchand (bazar) en Ouzbékistan qui, s’il procède à l’origine d’une volonté de réguler et de lutter contre l’économie parallèle, jette des familles et des réseaux entiers dans la misère et est à l’origine de nombreuses manifestations d’ampleur depuis septembre 2004.
Antoine Buisson, Doctorant à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Spécialisé en sciences politiques et en études comparatives sur le développement. Thématiques de recherche : construction de l’Etat, institutions informelles et transformations économiques dans le contexte post-soviétique et post-conflit civil de la République centrasiatique du Tadjikistan. Site : cemi.ehess.fr/
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