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Pour William Drake, vu l’importance des batailles politiques autour de la gouvernance d’Internet, la définition de celle-ci est essentielle. Il situe son émergence dans les années 90, une époque de changements fondamentaux dans le monde politique en termes de souveraineté nationale, et d’un nouveau genre d’analyse institutionnelle. A l’époque la notion de gouvernance était étudiée par les universitaires mais aussi des membres d’ONG, des décideurs politiques, etc.

William Drake note qu’il y avait des acceptions très éloignées qui étaient reprises par les universitaires. Pour certains il s’agissait simplement du pouvoir exercé par un acteur sur un autre. Pour d’autres, il s’agissait de gouverner sans frontières, de faire ce qu’ils faisaient chez eux sans être, justement, chez eux. Il remarque aussi que les universitaires ont souvent tendance à généraliser depuis leur champ de spécialité les questions de gouvernance globale.

En parallèle avec les travaux universitaires, il y a eu des difficultés de cohérence similaires à celles des universitaires.

En 2005, a été lancée l’idée de « Gouvernance Globale d’Internet ». Trois groupes sont entrés en compétition : les pays en voie de développement, qui prônaient une gouvernance très stricte par les gouvernements ; un groupe de techniciens du globe qui étaient dans le dénigrement de toute gouvernance et ne voulaient personne aux commandes ; et l’ICann (association qui attribue les noms de domaine sur internet et de droit américain), qui était coincée.

Le Secrétaire Général des Nations Unies a chargé 40 personnes, dont William Drake, d’élaborer une définition globale d’Internet. Ils ont fourni une définition qui insiste sur l’importance des acteurs privés.

WD s’appuie sur cet exemple pour expliquer que le manque initial de définition a permis de développer un consensus qui a, finalement, été un succès.

Dans ce sens, la gouvernance globale devrait être descriptive plutôt que normative. Elle doit aussi être précise, plus attentive aux processus qu’aux actes. Les éléments décisifs étant, selon l’auteur, le passage du formel à l’informel, du haut vers le bas et d’horizon partagé. De manière plus formalisée, WD propose la définition suivante de la gouvernance globale « Le développement et l’application de valeurs partagées et de prises de décisions destinées à être partagées ». WD précise la notion de valeurs partagées en excluant les valeurs dominantes, au profit de valeurs partagées par le plus grand nombre (N.B. « je peux donner plein d’exemples où les États-Unis projettent leurs propres valeurs…» William Drake)

William Drake insiste enfin sur le poids des acteurs privés, qui ont une approche de la gouvernance comparable à celle du marché, dans le sens de ceux qui produisent les règles qui s’appliquent à des personnes qui ne les appliquent pas…

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