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Le territoire, brique de base de la gouvernance au XXIe siècle

Chapitre 5

Auteur : Calame

Par Fabrice Goussin

Date de la note : 2003

Mot-clés : relations local global ; territoire local ;

La démocratie en miettes. Chapitre 5. Le territoire, bique de base de la gouvernance du XXIe siècle.

La thèse défendue est que le territoire local est la brique de base de la gouvernance, car l’édifice se construit du local au global.

En effet l’auteur montre premièrement que le local n’est pas un sous ensemble de la globalisation économique, et met en évidence les contradictions de la célèbre formule « penser globalement et agir localement » qui laisse penser que la réflexion ne peut pas se mener au niveau local.

Cette marginalisation du local prend 4 formes :

1) il y a séparation entre le travail sérieux, celui des adultes, qui se réalise dans les grandes capitales du monde sur les sujets de globalisation économique, et le jeu des petits qui se mène localement et ne doit pas troubler le jeu des grands

2) le local est le lieu de l’action, c’est-à-dire réduit à l’immédiat, à l’agitation, plutôt qu’un lieu de cohérence et de lien entre local et mondial.

3) Le local est considéré comme l’espace des pauvres alors que les personnes intégrées dans le marché du travail sont immergées dans l’économie internationale, le local sert d’espace de gestion des effets sociaux de la mondialisation.

4) Le local est associé à l’idée de tradition, au repli sur soi et s’oppose à l’ouverture au monde.

Or le territoire n’est pas une survivance du passé, au contraire c’est l’état et le système industriel actuel qui sont condamnés à disparaître, et les territoires vont prendre de plus en plus d’importance.

Historiquement, la notion de territoire trouve sa valeur dans le lien entre la société et son environnement au travers la communauté et ce qui l’entoure et communique et échange avec elle. Au contraire le passage de la communauté à l’état et aux citoyens libres tend vers le principe d’une société non morcelée et unifiée.

C’est dans le contexte du passage des territoires à l’espace abstrait de la notion qu’un nouvel acteur de premier plan, plus adapté aux nouvelles conditions s’est imposé: l’entreprise qui fait preuve de capacités d’adaptation, de mobilité et se révèle en outre au XIXè et XXè siècles un outil efficace de médiation entre les connaissances, entre l’épargne et les besoins en capital.

Cependant cette réponse constitue une impasse car la société consomme plus que ce que la biosphère est capable de produire, ce qui conduit aux 21e siècle à l’émergence de nouveaux acteurs dont les territoires.

Qu’est ce qu’un territoire et dans quelles conditions peut il devenir la brique de la gouvernance ?

Pour l’administration aujourd’hui un territoire est une surface physique délimitée par des frontières administratives et politiques, et la gouvernance trouve sa place selon le territoire pertinent, c’est-à-dire la bonne échelle territoriale adaptée au problème.

Pour l’auteur l’approche est différente : le territoire est un système complexe de relations et d’échanges et la gestion territoriale n’est plus la gestion d’une surface mais de systèmes de relation au travers la gestion d’entités administratives et politiques de différentes échelles, ce qui rend secondaire la question des territoires pertinents.

Le territoire étant le centre des systèmes de relations, la problématique du "pensons globalement et agissons localement" s’inverse et il faut penser à partir du local pour être capable d’analyser et de trouver des solutions au modèle actuel de développement, et ainsi de faire évoluer la gouvernance territoriale. En effet c’est dans le local que les effets de la mondialisation se fait sentir, et c’est donc à ce niveau qu’il sera possible de les corriger.

Cependant un temps d’adaptation important est nécessaire pour que la gouvernance évolue. En effet notre monde se réfugie aujourd’hui dans le virtuel au travers la société de l’information et la traduction de toute chose en valeur monétaire, et les territoires n’ont plus aujourd’hui cette compétence des systèmes de relation. Elles maîtrisent mal par exemple les consommations d’énergie, les flux d’échange ou de connaissance, principalement aujourd’hui en raison d’un manque d’un système de gestion et de mesure.

L’objectif principal pour la mise en place d’une gouvernance efficace au niveau local, est donc l’innovation au niveau des outils de gouvernance répondant à l’exigence d’une gestion de systèmes de relation. Et c’est ainsi que le territoire pourra prendre plus d’importance que l’état et le marché. On ne cherche plus des solutions universelles pouvant s’adapter à partir du global à toute situation dans le local, mais simplement et pour chaque situation, la meilleure solution au problème posé. Cela donne également une nouvelle place à l’éducation qui devient le lieu de l’apprentissage de la place de l’homme dans le complexe, pour qu’il puisse s’intégrer dans le territoire et dans le consensus entre acteurs identifiés autour de la définition des règles.

 


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