7 6 · C H R O N I Q U E S D E L A G O U V E R N A N C E 2 0 0 7
Quelle légitimité
pour les acteurs
extérieurs en situation
de crise et de conflit ?
Le modèle
démocratique à rude
épreuve : la tension
légalité-légitimité
les mesures prises par les communautés
régionale et internationale pour assurer la con-
tinuité du pouvoir présidentiel en attendant son
renouvellement par voie électorale.
La gestion de la crise ivoirienne est devenue
internationale dès lors qu'il y a eu absence de
solution interne ; dès lors également qu'elle ris-
quait par son évolution non-maîtrisée, d'affecter
la paix et la sécurité dans une partie du monde
déjà fragilisée, notamment l'Afrique de l'Ouest.
Il ne s'agit pas ici d'une externalisation totale de
la gouvernance ; les décisions comme les actions
émanent de la mise en oeuvre d'accords interve-
nus entre les différents acteurs ivoiriens réunis
à Linas-Marcoussis, puis dans divers cadres de
médiation de la CEDEAO et de l'Union africaine.
La gouvernance actuelle de la Côte-d'Ivoire,
centrée sur la gestion d'un processus de sortie
de crise, est fondée sur des légalités non con-
tradictoires (Constitution ivoirienne, protocole
additionnel sur la démocratie et la bonne gou-
vernance de la CEDEAO, et chapitre VII de la
Charte des Nations unies). Cette gestion politi-
que doit tirer son efficacité de la légitimité de
ses actes. Elle doit toutefois renforcer l'impli-
cation de la société civile comme maillon pou-
vant assurer l'interface entre le monde politique
et institutionnel et celui des populations. Les
députés issus de la dernière législature de l'As-
semblée nationale non renouvelée ont à jouer le
même rôle.
En effet, en situation de crise, la gouvernance
a plus que jamais besoin de ce double ancrage
dans la légalité et la légitimité. Les décisions
et les actions dans un contexte sociopoliti-
que marqué par la division, voire par l'antago-
nisme des acteurs et la fragmentation de l'espace
public ont besoin de faire autorité et d'être
recevables par des acteurs qui se contestent
La légitimité des actes
de gouvernance dépend
aussi de leur acceptabilité
et de leur intérêt pour
les simples citoyens. »